• J'étais là

    Quand sa meilleure amie Meg se suicide, la vie de Cody qui n'est déjà pas tout rose empire. Cody ne comprend pas le geste de sa meilleure amie, elle ne comprend pas non plus comment elle a fait pour ne se rendre compte de rien. Très vite la culpabilité va prendre la place de la tristesse dans le cœur de Cody, mais elle ressent également beaucoup de solitude, elle a le sentiment d'avoir été abandonné. Cody doit aller récupérer les affaires de Meg dans la collocation où elle habitait, c'est l'occasion pour Cody d'essayer d'en savoir plus sur la vie de Meg à la fac, de connaitre ses amis, mais surtout elle va essayer de comprendre le geste de sa meilleure amie.

    Entre devoir de deuil, culpabilité et solitude, le dernier hommage de Cody à Meg, la recherche de la vérité.

    Chronique n°56 - J'étais là

    Gayle Forman est une auteure que j'adore, elle a été la première à me faire pleurer, elle arrive toujours à me transmettre de l'émotion. Alors quand on m'a proposé de recevoir son dernier roman J'étais là, j'ai tout de suite accepté. Un grand merci donc aux éditions Le livre de poche pour cet envoi.

    L'histoire de J'étais là est très dure, le suicide d'une adolescente n'est pas facile à aborder mais Gayle Forman l'a fait avec beaucoup de talent. On y retrouve de l'émotion, beaucoup d'émotions, mais ce n'est pas un livre qui fait pleurer dans les chaumières. La question du deuil est bien traitée, le fait qu'on suive la meilleure amie de celle qui s'est donné la mort ajoute encore plus d'émotions.

    Cody veut essayer de comprendre le geste de sa meilleure amie, elle se demande pourquoi Meg ne lui a pas parlé de ce désir, pourquoi elle ne s'est pas confié. Cody se sent perdue sans Meg qui était tout pour elle. C'est donc sans hésitation qu'elle se met à faire des recherches sur les derniers moments de Meg, sur les raisons de son suicide mais surtout si elle a agi seule ou aidé par quelqu'un.

    La romance est subtilement présente dans le roman, mais ça ne fait pas trop puisque ce n'est pas le sujet principal. Cody fait la connaissance de Ben qui a connu Meg avant sa mort. Si au début elle ne l'aime pas, voit en lui la raison du suicide de Meg, Cody voit par la suite, que Ben peut l'aider dans ses recherches, mais aussi l'aider à faire son deuil. Leur relation ne prend pas toute la place dans le roman et j'ai beaucoup aimé cela.

    Il y a quelques longueurs dans le roman, quelques passages où il ne se passe pas grand chose, mais en règle général le livre se lit vite, l'intrigue est intéressante. Cela nous permet de nous demander comment on réagirait si on était à la place de Cody. J'ai beaucoup aimé le fait que Cody fasse tout pour découvrir les dessous du suicide de sa meilleure amie, jusqu'à essayer de s'imaginer à sa place. 

    Concernant les personnages, j'ai eu un peu de mal à m'accrocher à Cody au début, mais après quelques pages je l'ai trouvé touchante. J'avais envie de l'aider, d'être là pour elle. Meg était sa meilleure amie mais c'était également son soleil comme elle le dit. Elles étaient tout le temps fourrés ensemble, en perdant Meg, c'est un peu une partie d'elle même que Cody a perdu. Le fait qu'elle se sente coupable m'a fait beaucoup de peine, elle m'a très souvent paru fragile. Mais malgré sa fragilité, Cody part à Seattle pour savoir pourquoi sa meilleure amie s'est donné la mort.

    J'ai tout de suite bien aimé le personnage de Ben, même si le portrait que Cody en fait au début nous dépeint un garçon coureur de jupons qui  jette les filles après la première nuit et qui aurait également jeté Meg. J'ai trouvé que Cody pouvait être dure avec Ben à certains moments. Lui aussi se sent coupable du suicide de Meg, et même s'il ne le montre pas forcément, on sent que ce suicide l'a touché. Il n'hésite pas à aider Cody quand elle le lui demande, sans lui poser de questions. Il veut la protéger et on voit très vite qu'il s'est attaché à elle.

    Les autres personnages, que ce soit Alice la colloc de Meg, la famille de Meg et même Tricia sont attachants. La douleur de la famille de Meg est très bien décrite et on se sent mal pour eux. On se demande comment ils pourront réussir à continuer leur vie après avoir perdu leur enfant. A travers les paroles de Cody et de tous ce que nous en dit ses proches, on a l'impression de connaitre Meg, elle aurait pu être notre amie à nous aussi, on se demande également ce qui a pu la pousser à se suicider. On ressent à la fois de la peine mais aussi de l'incompréhension.

    Le style de l'auteure nous transmet tellement d'émotions, en tout cas pour moi ça marche. Il n'y a pas de difficulté dans la lecture et celle-ci est fluide. Le livre est écrit à la première personne et c'est Cody la narratrice, de ce fait on se sent encore plus dans l'histoire, on se sent impliqué, et l'émotion est encore plus présente. L'auteure traite avec brio le sujet du suicide qui est encore un sujet tabou.

    J'étais là n'est pas simplement un roman qui traite du suicide, de la mort, mais à travers Cody, on découvre la force de l'amitié, le désir de vivre malgré la douleur, le pardon après la colère.

     

    En conclusion J'étais là est un roman plein d'émotions où l'auteure traite d'un sujet délicat avec finesse et justesse. Cody, touchée par la perte de sa meilleure amie, nous donne une belle leçon de force, d'amitié et de pardon. Encore un très beau livre signé Gayle Forman, qui reste pour moi, une auteure d'exception.

     

     

     

       << Nous ne choisissons pas de naître, rarement de mourir. A l'exception du suicide. Il faut de l'audace pour s'engager dans sa voie. Il peut constituer un rite secret de passage. Parfois, pour se l'approprier, il faut le rendre anonyme.  >>

     

     <<- Tout le monde connait ça. Tout le monde a ses mauvais jours, imagine en finir. Sais-tu pourquoi mon père qualifie le suicide de péché? ajoute-i-il en désignant la maison du pouce.

    - Parce que c'est un meurtre, je soupire. Parce que seul Dieu a le droit de décider quand ton moment est venu. Parce que voler une vie, c'est voler Dieu.

    Je me contente de répéter comme un perroquet les horreurs que les gens ont sorties au sujet de Meg.

    Richard secoue la tête, cependant.

    - Non. Parce que c'est l'espoir. C'est ça, le péché. Tout ce qui tue l'espoir en est un.>>

     

     

     

     

     

    « Divergent Le doute »

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  • Commentaires

    1
    Lundi 26 Octobre 2015 à 14:33
    Kaecilia

    C'est une thème qui me touche tout particulièrement qui est abordé dans ce roman et ta chronique me donne vraiment envie de le découvrir :) 
    Au passage, le design de ton blog est très harmonieux! 

    2
    Lundi 26 Octobre 2015 à 14:37

    Merci beaucoup pour ton gentil commentaire :)

    J'espère que tu apprécieras la lecture si tu le lis!

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    3
    Lundi 26 Octobre 2015 à 14:39

    Je viens de lire un avis moins positif alors merci pour cette appréciation. Je me lance dedans dans peu de temps :-)

      • Lundi 26 Octobre 2015 à 14:50

        J'ai toujours apprécié les livres de Gayle Forman, mais c'est vrai que je lis beaucoup d'avis plus négatifs sur ces livres. J'espère que tu prendra plaisir à le lire.

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