• Friend Zone

     

     

    Thomas est un détective privé pas comme les autres, avec son humour bien à lui et son penchant pour l'alcool et pour la violence, il ne s'attire pas que des amis. Opaline, jeune végane va faire appel à lui pour qu'il l'aide à sortir son frère Bastien des mains de la secte des trentenaires. Si Thomas n'est, au début, pas très emballé par la mission que lui propose cette fille au drôle de prénom, lorsqu'il apprend combien cela pourrait lui rapporter, il n'hésite plus à participer en utilisant la violence. Opaline, quant à elle, prête à tout pour sauver son frère, mais surtout pour défendre la cause animale, va suivre le détective dans ses actions les plus folles, jusqu'à elle aussi, se transformer en tueuse sans pitié. 

    Friend Zone

    Friend Zone

     

     

    Je voudrais d'abord remercier l'auteur, Mickaël Parisi, qui m'a gentiment proposé de m'envoyer son roman pour que je le lise. Après cette lecture, je ressors un peu perturbé, si Friend Zone m'a d'abord beaucoup plu, il a fini par me déplaire sur certains points que je vais développer ci-dessous.

    Commençons par l'intrigue, au début on nous présente les deux personnages: Thomas et Opaline, ainsi que leur mission commune: sauver Bastien de la secte des Trentenaires. On nous promet de l'action, des missions de surveillance, de sauvetage, des accidents... et c'est bien cela qui se passe au début. Jusqu'à, je dirais, la moitié du roman, où j'ai eu l'impression que cette mission passait en arrière plan, voire n'existait plus à la fin du livre. J'ai eu l'impression que le pauvre Bastien a été totalement oublié à partir d'un certain moment et que, finalement, la mission de base ne servait que de prétexte pour la suite. 

    Attention lecteur sensible, ici pas de paillettes et de gentilles licornes... Non, on a le droit à du sang, des meurtres barbares, de la vulgarité, mais tout cela est traité avec humour et un tel second degré que ça passe plutôt bien et que ça fait même rire à certains moments. Le roman traite également du véganisme mais avec humour et sans vouloir être moralisateur. En effet, à travers Opaline, l'auteur essaye de faire comprendre aux lecteurs les raisons qui poussent une personne à se tourner vers le véganisme. Mais pour ne pas plomber l'ambiance du roman en donnant l'impression de donner une leçon à ceux qui raffolent de la viande, Thomas et son humour spécial sont là pour prendre tout cela à la dérision. J'ai adoré cela et pour moi, c'est le meilleur point du livre. 

    J'ai par contre, beaucoup moins aimé la fin du livre, si le début arrivait à me faire rire et se lisait plutôt rapidement, j'ai eu l'impression que la fin se relâchait et je l'ai trouvé un peu longue. De plus, j'ai pas été fan du fait que l'auteur s'intègre dans l'histoire, c'est le genre de chose que je n'apprécie généralement pas. En effet, j'aime bien que les histoires restent fictives, et ce mélange de fiction et de réalité me dérange un peu. Ensuite, toujours vers la fin, j'ai trouvé trop facile de faire "rêver" Thomas à plusieurs reprises, il lui arrive quelque chose et pouf il se réveille et rien de ce qui vient de se passer n'est vrai... à mon avis, l'auteur a trop joué avec cette carte "joker" et ça m'a un peu ennuyé. 

    Concernant le style de l'auteur, c'est ce qui m'a le plus déconcerté parce que je l'ai aimé, et en même temps je ne l'ai pas aimé... je m'explique. Il y a énormément de vulgarité dans ce roman, alors au début ça m'a fait rire, je trouvais ça plutôt marrant et je trouvais que ça changeait des autres livres. Par contre au bout d'un moment, j'ai trouvé que c'était trop et ce qui a commencé par me plaire, a fini par me déranger. Néanmoins, j'ai adoré l'humour de l'auteur et la façon directe dont il dit les choses, sans passer par quatre chemin. De plus, Thomas est le narrateur et il s'adresse directement au lecteur, j'ai beaucoup aimé cela. 

     Terminons par les personnages. Tout d'abord Thomas, ce n'est pas un détective comme les autres, il n'a qu'une envie c'est de rester invisible aux yeux du monde. Par contre, il n'hésite pas à user de la violence pour avoir ce qu'il veut. J'ai bien aimé son habitude de donner des petits noms à ses armes, ça lui donne un petit côté sensible (même s'il ne l'est absolument pas), j'ai également apprécié le fait que ce grand carnivore essaye de comprendre les convictions d'Opaline par rapport au véganisme. Néanmoins, ce n'est pas un personnage auquel on peut s'attacher, il n'a pas une once de bienveillance et on préférerait tous ne pas croiser son chemin. Opaline, quant à elle, est au début une jeune femme timide et peu sûre d'elle mais elle finit par devenir une tueuse sans pitié qui n'hésite pas à "punir" ceux qui ne partagent pas ses façons de voir les choses. Elle évolue énormément au cours du livre, à tel point qu'on est l'impression d'avoir un tout nouveau personnage. Je l'ai pas forcément trouvé attachante, sauf à la fin, où elle se remet en question et décide de changer, là je l'ai apprécié. 

     

    Friend Zone

     

     

     

    << Quoi de plus bénéfique que la mort? Bon débarras. Le seul point faible de la mort est qu'il est impossible d'être présent pour la fêter. La vie est mal faite: la mort également. >>

    << Parfois, il peut arriver de se dire: je suis le pire déchet de l'humanité. Et puis, chaque jour, l'humain te rappelle que, tu as encore beaucoup de chose à apprendre.>> 


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  • La promesse à Elise

     

     

    Dans la fin des années 50, la jeune Adèle, 19 ans, fait son entrée dans l'enseignement en tant qu'institutrice, c'est son rêve qui se réalise enfin. Elle apprend qu'elle aura dans sa classe, une jeune élève muette, Elise, que personne n'a jamais entendu parler. Adèle va se prendre d'affection pour sa jeune élève, bien décidée à l'aider, elle sent que la petite fille ne va pas bien et qu'elle cache un lourd secret. Adèle va donc se donner comme mission de découvrir ce que cache Elise et c'est ainsi qu'à travers les "mots" de la petite fille et de sa mère, Adèle découvrira des secrets de famille qui traverseront les années 40 et 50. 

    La promesse à Elise

    La promesse à Elise

     

     

    Un grand merci à Babelio et aux éditions Presse de la Cité qui m'ont fait découvrir ce livre et par la même occasion cet auteur que je connaissais pas, et qui pourtant écrit des romans comme j'aime en lire. La Promesse à Elise m'a surpris, tout m'a plu durant cette lecture, de l'histoire au style de l'auteur, en passant par les personnages et le cadre. 

    Le livre débute par nous présenter Adèle, jeune institutrice qui découvre son nouveau métier dans les années 50. On découvre avec elle son nouveau village, ses nouveaux collègues, sa classe et ses élèves. Et on fait la connaissance avec la petite Elise en même temps qu'elle. Elise cache quelque chose de grave et de traumatisant, on le sent et Adèle se lance comme objectif de découvrir le secret d'Elise. L'histoire peut paraître très banale, mais l'originalité du livre passe par le fait que celui-ci est séparé en plusieurs grandes parties et que chacune d'entre elles est finalement une intrigue à elle seule. 

    Au cours du roman, on va découvrir les histoires d'Adèle, d'Elise et de sa maman en traversant les décennies et les événements historiques: des années 40 avec la Seconde guerre mondiale et la Résistance aux années 60 avec le mur de Berlin. C'est vraiment quelque chose que j'ai adoré dans ce livre, l'impression de lire plusieurs livres avec plusieurs histoire tout en sachant que tout est connecté et finira par une révélation finale qui lie le tout. La première partie est peut-être la moins importante dans le livre, même si j'ai adoré le contexte (Adèle qui débute dans le métier d'institutrice, étant nouvellement maîtresse, forcément ça me parle), pourtant c'est celle qui m'a paru la plus longue. J'ai personnellement adoré la partie qui concernait l'histoire de la mère d'Elise, j'ai toujours été passionnée par toutes les histoires qui concernent la Résistance pendant la guerre. L'histoire d'Elise m'a énormément émue et révoltée. 

    J'ai trouvé que grâce à sa jolie plume, l'auteur arrivait à nous transmettre beaucoup d'émotions, que ce soit de la peine, de la peur, de l'attachement... J'avais vraiment l'impression de vivre aux côtés des personnages. Le style d'écriture de l'auteur est exactement le style qui me plait: les secrets de famille, le passage dans différentes époques, des personnages plus qu'attachant... c'est tout ce qu'il me faut pour qu'une simple lecture devienne un coup de cœur. 

    J'ai adoré les personnages du roman, même si j'ai un peu déçue que la présence d'Adèle diminue de plus en plus, jusqu'à n'être plus qu'un personnage secondaire au début du livre. C'est d'ailleurs très surprenant, la façon dont l'importance et la place des personnages changent dans ce livre. Adèle est d'abord le personnage principal puis n'est presque plus présente, Elise devient ensuite le personnage principal pour laisser par la suite la place à sa mère. Une fois passée la surprise, cela n'est pas forcément dérangeant puisque les trois personnages sont aussi attachante les unes que les autres. Je me suis trouvée beaucoup de points communs avec Adèle, déjà le fait qu'elle soit enseignante, mais aussi son envie d'enseigner dans un village inconnue et sa volonté de porter ses élèves au meilleur d'eux mêmes. Même si son obsession pour Elise peut paraître un peu déplacé au début, moi j'ai tout de suite compris la jeune femme: en tant qu'enseignant, on s'attache à nos élèves et on ne peut pas supporter de voir que l'un d'entre eux est malheureux. Après, à sa place, je ne me serai peut-être pas permise tout ce qu'elle a fait. Néanmoins c'est une jeune femme attachante avec qui on a envie d'être amie, de se confier autour d'une tasse de café. La mère d'Elise peut paraître un peu froide au début, mais finalement, quand on comprend les souffrances qu'elle cache et tout ce qu'elle a vécu, on ne peut que la comprendre et compatir. Elise est sûrement celle qui m'a le plus émue et dont le passé est le plus dur, elle n'a pas commencé sa vie dans la joie et pourtant la petite fille ne s'apitoie jamais sur son sort. On la voit grandir jusqu'à devenir une jeune adolescente désireuse de percer les secrets de sa naissance. 

     

    En conclusion, j'ai plus qu'adoré La promesse à Elise qui est une lecture coup de cœur! Tout dans ce roman m'a plu et j'ai en prime découvert un auteur dont j'apprécie le style. J'ai d'ailleurs très envie de lire d'autres roman de Christian Laborie, en espérant être autant transportée que dans celui-ci.

     

    La promesse à Elise

     

    << On ne pourra plus éduquer demain comme aujourd'hui. L'instit' autoritaire, qui a toujours raison, et qui se permet même des sévices corporels sur ses élèves quand ceux-ci s'écartent du droit chemin, ce maître-là va bientôt disparaître. Et ce sera tant mieux! Nous devons placer nos élèves au centre de toutes nos préoccupations, adapter nos méthodes en fonction de leurs capacités à s'approprier notre enseignement. Sinon, tôt ou tard, nous ne serons plus maîtres dans nos classes. >>

    << Il est de notre devoir d'enseignant d'apporter toute notre aide aux enfants défavorisés. Socialement ou physiquement. Or une enfant muette un handicap majeur que nous ne devons pas écarter sous couvert de l'intérêt général.>> 


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